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Paris, je te quitte : Portrait d’Olivier

[Portrait] Olivier a quitté Paris pour vivre et télétravailler dans le Gers

Avec plus de 700 km séparant Paris d’Auch, difficile d’envisager conserver son emploi parisien lorsque l’on souhaite s’installer dans le Gers… Pourtant, Olivier l’a fait ! Il réussit même à concilier sa vie gersoise avec son emploi en télétravail depuis 10 ans. Dans ce portrait, découvrez les clés de cette réussite et un avant-goût d’une vie dans le Gers. Avec un recul bienvenu, Olivier vous partage sa vision et son expérience pour vous projeter sur le territoire !

Un cadre confortable en région parisienne

Olivier a vécu en région parisienne durant 20 ans. Il y a fait ses études dans une école d’ingénieur Porte d’Italie, tout en résidant en banlieue ouest dans un cadre confortable. Son appartement est situé dans une résidence moderne, agréable et arborée. En résumé, la vie parisienne lui plaît !

En 2004, il devient développeur pour Jalios, une entreprise à taille humaine qui édite des solutions collaboratives, implantée près de Versailles. En parallèle, il fait la rencontre de Priscilla sa compagne, dans un festival de rock dans le sud-ouest. Durant deux ans, le couple vit sa relation à distance entre la région parisienne et le Gers où Priscilla réside : « Il a fallu faire un choix pour se retrouver. Priscilla était fonctionnaire et moi je travaillais dans le privé. C’était beaucoup plus simple que je descende la retrouver et pas l’inverse. En plus, je n’avais pas une affinité démesurée pour la vie parisienne. J’aimais profiter de son effervescence mais rejoindre ma compagne était ma priorité. ». Olivier qui ne souhaite pas quitter son entreprise envisage alors de s’installer dans le Gers tout en conservant son emploi à Versailles.

Une nouvelle organisation en télétravail à inventer

Un employeur investi pour une installation réussie

Précurseur, l’employeur d’Olivier permettait déjà en 2009 à ses salariés de télétravailler occasionnellement. Grâce à cette culture d’entreprise et à cette ouverture d’esprit, Olivier a pu compter sur son employeur dans son nouveau projet de vie : « Au tout début, mon départ a pu être perçu comme une envie non assumée de quitter l’entreprise, que je restais en attendant de trouver autre chose dans le Gers mais ce n’était clairement pas mon objectif. Tout le monde l’a compris ».

Même si l’entreprise avait déjà une longueur d’avance qui s’explique par son activité d’édition de logiciels de solutions collaboratives, il a fallu mettre en place un nouveau mode de fonctionnement notamment pour échanger, faciliter la transmission d’informations et pour que chacun se retrouve dans cette nouvelle organisation. Afin de mettre toutes les chances de leurs côtés, Olivier et son employeur imaginent ensemble une organisation adaptée à ces nouveaux enjeux.

Dès la formulation de son projet, Olivier a demandé à avoir un bureau dédié à son activité professionnelle pour plusieurs raisons : « Je souhaitais disposer d’une infrastructure technique fiable pour accéder à internet. Je voulais aussi délimiter la frontière entre ma vie personnelle et ma vie professionnelle. Mais surtout, travailler depuis l’extérieur était un vrai facteur de socialisation. Arriver dans une nouvelle région, sans connaître personne et en plus en télétravail ne facilitait pas les rencontres et l’intégration à la vie active locale ». Autre volonté partagée avec son employeur, la mise en place d’un rythme pendulaire : « Le 100% télétravail est arrivé progressivement. Pendant plusieurs années, je faisais la navette entre le Gers et la région parisienne : d’abord une semaine sur deux et petit à petit on a diminué mes venues à Paris pour finir à 5 semaines de présence à Paris par an. Je souhaitais garder le lien avec mes collègues, apprendre à connaître les nouveaux et toujours me sentir employé à part entière ».

Une fois le projet professionnel défini avec son employeur, Olivier a pu retrouver Priscilla dans le Gers et démarrer sa nouvelle aventure.

Développer un ancrage professionnel local en télétravail

À son arrivée il y a 12 ans, Olivier décide de contacter l’équipe du dispositif Soho Solo, chargée d’accueillir les télétravailleurs et indépendants et de les accompagner dans leur installation et intégration dans le Gers. Il obtient un bureau au sein de La Dynamo qui était à l’époque une pépinière et un hôtel d’entreprises. Bien installé, il enchaîne les journées de travail entre Auch et Versailles : « Au tout début, on peut dire que mon empreinte carbone était catastrophique ! Je prenais la voiture jusqu’à l’aéroport Toulouse-Blagnac pour ensuite prendre l’avion et monter sur Paris. Je louais sur place un logement ou une chambre d’hôtel et je refaisais le chemin inverse une semaine plus tard. Porte à porte, j’en avais pour 6 heures ! C’était un rythme éprouvant mais c’était mon choix qui a été rendu possible par mon employeur. J’ai toujours vu ça comme une chance et pas comme une contrainte ».

Au fil des années, Olivier noue un grand nombre de relations au sein de La Dynamo. Il a été le témoin des évolutions de la structure devenue tiers-lieu et qui s’est dotée d’espaces de coworking, de salles de réunion ou encore d’un FabLab. « J’ai vu les choses s’améliorer, des entreprises se créer et grandir à l’image de Craftine : le projet de deux entrepreneurs qui ont fait leurs premiers pas à La Dynamo pour ensuite se développer et grandir dans le Gers. Je travaille pour mon employeur mais je suis aussi le témoin des projets qui se développent sur le territoire. C’est une véritable chance ».

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